|
La première traversée de la Manche par la voie des airs, deDouvresà Calais, fut réalisée le 7 janvier 1785 par Jean-Pierre Blanchard et le docteur John Jeffries à bord d'un ballon gonflé à l'hydrogène. Les vols se multiplient alors en Angleterre, enItalie et même aux Etats-Unis.Blanchard, qui fera une carrière internationale, réalise un voyage de 252 kilomètres, le 26 août 1785. L'enthousiasme est tel que les vols en ballon se multiplient.
L'aérostation devient très à la mode et de nombreuses oeuvres d'art "au ballon" apparaissent, telles que lustres, assiettes, miroirs, chaises, éventails, boîtes à bijoux, gravures, etc ... jusqu'à un jeu de société "le nouveau jeu des ballons aérostatiques à l'usage des esprits élevés".
|
|
Les ballons à air chaud sont assez rapidement abandonnés au profit des ballons à gaz. La montgolfière tire en effet sa sustentation de l'air chaud enfermé dans l'enveloppe, moins dense que l'air froid environnant. Il faut donc, pour conserver l'aérostat en équilibre dans l'air, réchauffer périodiquement l'air de l'enveloppe.
A la fin du XVIIIe siècle, le procédé employé consiste à emporter à bord un foyer de paille et de bois. Quand on sait que l'enveloppe était constituée de soie et de taffetas, on imagine facilement que les risques étaient grands, de très nombreuses escarbilles s'échappant du foyer. Alors que l'enveloppe de la montgolfière est ouverte à sa partie inférieure pour faire pénétrer la chaleur du foyer, celle du ballon à gaz est complètement fermée, à l'exception de l'appendice qui permet l'évacuation du gaz quand le ballon est en surpression ; seule une soupape placée au sommet du ballon permet de libérer du gaz, et donc de descendre. A l'inverse, pour monter, on largue un peu de lest qui peut être du sable, de l'eau ou tout autre objet (par exemple des vêtements !). Le gaz utilisé alors était de l'hydrogène (découvert en 1766 par Cavendish) dégagé par la décomposition de l'eau sur du fer chauffé à blanc. Plus tard, on emploiera plus fréquemment du gaz d'éclairage ou de l'hydrogène provenant de la réaction de l'acide sulfurique sur de la limaille de fer.
|
|
|
De nombreux projets pour diriger les ballons à l'aide de voiles, gouvernails ou rames sont étudiés, mais aucun ne verra le jour. En effet, un ballon est poussé par le vent et circule donc à la même vitesse et dans la même direction que celui-ci, comme un bouchon dans un courant d'eau ; un élément fixe quelconque, solidaire de l'aérostat, ne peut donc en rien influencer lamarche de l'appareil. Dès 1794, les militaires français utilisent des ballons montés "en captif", c'est-à-dire retenus au sol par des câbles. "L'Entreprenant" contribue ainsi à la victoire deFleurus, le 26 juin 1794, en donnant en permanence des renseignements sur les positions de l'ennemi. Devant ce succès, par décret du 10 brumaire an III, la Convention créé l'école nationale aéronautique de Meudon
|
|
|
Le premier corps des aérostiers (aéronautes militaires) voit le jour. Au début du XIXè siècle, les ballons sont synonymes de fêtes. On en voit à l'occasion du mariage de Marie-Louise et de Napoléon en 1810, et aussi pour saluer le retour des Bourbons à Paris, quatre ans plus tard.
Le ballon possède quelque chose de magique : c'est un volume important, flottant dans les airs, sans bruit, et en général très joliment décoré. Ce tapis volant du XIXe siècle fut utilisé pour de nombreuses ascensions scientifiques. Dès 1803, à Hambourg, Robertson et Lhoest atteignent l'altitude de 7 400 mètres et procèdent à des observations sur le magnétisme et l'électricité. De nombreux scientifiques, tels que Gay-Lussac, Barrel, Bixio, Tissandier, Sivel, Croce-Spinelli, se serviront du ballon à gaz pour leurs expériences.
|